Le péché dans le bouddhisme

Lorsqu'on se penche sur les religions pour les étudier, il est un sujet récurrent qui suscite beaucoup de commentaires et d'interprétations, au point de déclencher de longues batailles doctrinales, voire de batailles tout court. Il s'agit du peché. Tout pratiquant de n'importe quelle religion se doit de se référer à la liste des actions interdites par celle ci. C'est le moyen pour lui d'affirmer son appartenance et sa foi, et de prouver sa valeur spirituelle dans un combat de tous les jours.

Le Peché dans le bouddhisme

Il n'y a pas à proprement parler de peché dans la religion bouddhiste. Ce n'est pas comme dans la religion chrétienne ou musulmane, dans lesquelles une liste bien établie de pechés tient lieu de ligne directrice pour les pratiquants pour espérer être admis au paradis après leur vie terrestre. Dans la religion bouddhiste, le peché n'est qu'une erreur de parcours, une erreur réparable, de laquelle le bouddhiste doit tirer un enseignement qui le tirera vers le haut.

Dans le bouddhisme, l'action malheureuse (plutôt que de parler de peché) du pratiquant va entâcher son karma, et influer sur sa réincarnation future. Ce sont deux principes fondateurs de la religion bouddhiste.

Les règles de conduite du bouddhiste

Il est admis une liste de règles qui servent de principes directeurs à la vie du pratiquant. Parmis celles ci, celle de ne pas détruire un être vivant (en effet les bouddhistes pratiquant sont végétariens et se refusent à faire du mal à un animal, même pour se nourrir).

La deuxième règle admise est de ne pas s'approprier la chose d'autrui. En d'autres mots, le vol sous toutes ses formes. L'inconduite sexuelle est considéré comme le troisième "peché" chez les bouddhistes. les relations sexuelles dans le mariage ne sont pas interdites, mais il faut comprendre par "inconduite" toute déviance. Le Dalaï Lama rappelait en 1997 que même avec sa femme, l'utilisation de la bouche ou de "l'autre trou" est une inconduite. Il en va de même pour l'homosexualité, qui est interdite par le bouddhisme.

La question de la contraception, comme dans la religion chrétienne, a été longuement débatue. Celle ci est admise aujourdhui dans la mesure où elle est utilisée de manière raisonnable. On considère chez les bouddhistes qu'une IST ou une grossesse non désirée est une souffrance qui justifie l'utilisation de moyens contraceptifs.

Les deux dernière règles imposées par la religion bouddhiste sont celle de parler correctement, et de s'abstenir de consommer toute substance propre à altérer la clarté de l'esprit. Autrement dit éviter toute vulgarité ou toute parole blessante, et ne pas boire d'alcool ou consommer de drogue (en plus c'est illégal).

Le peché selon Taisen Deshimaru

Lors d'un entretien, la question du peché fut posée au maitre Zen Taisen Deshimaru, fondateur du bouddhisme Zen. Pour lui, il n'y a pas de peché. Le peché est dans le karma. En ce sens, il précise que l'enfant nait pur, exempt de tout peché lorsqu'il est dans le ventre de sa mère. Mais le karma dont il hérite, immanquablement chargé de quelque mauvaise action effectuée dans une vie précédente, fera qu'il sera plus ou moins enclin à les reproduire. Le combat de sa vie sera de résister à commettre ces actions pour purifier son karma.

Ce faisant, il pourra avec une pratique régulière et sérieuse du bouddhisme et de la méditation, prétendre au Nirvana, et à sa sortie du cycle des réincarnations dont il est le prisonnier.

Last modified: 9 April 2021